Le gouvernement a dévoilé le mois dernier son nouveau plan stratégique consacré à l’Intelligence Artificielle (IA), ayant pour but de relancer la formation dans ce domaine et faire face à la compétition internationale dans la recherche de profils.
En ligne de mire, la création de 7 500 postes en France dans les métiers de l’IA et de l’analyse de données qui seraient prêts à pourvoir d’ici 2023.
Mais la réalité à laquelle il est nécessaire de faire face à ce jour est la difficulté de dénicher des profils compétents sur le marché. C’est donc pour répondre à cette contrainte que le gouvernement français met aujourd’hui en place un deuxième volet de sa stratégie en matière d’IA après avoir jusqu’ici été davantage focalisé sur la recherche que sur la formation, parvenant ainsi à créer quatre instituts pluridisciplinaires de l’IA.
Face à une main d’œuvre qualifiée se faisant de plus en plus introuvable, les besoins en formation se sont très nettement accentués, avec un déficit de profils pouvant atteindre les 160 000 unités en 2025, selon des chiffres rapportés par ZDNet. Pendant ce temps, environ 75% des grands groupes affichent des besoins en recrutement pour les prochaines années.
Une manque critique de formation en ingénierie des données
En France, l’offre de formation demeure beaucoup trop faible. Les profils d’ingénieurs des données ou encore d’ingénieurs d’intégration logicielle des systèmes d’IA semblent être les principaux concernés par ce déficit. En revanche, pour d’autres métiers comme celui de data scientist, les formations ne manquent pas.
Le gouvernement se fixe comme objectif de développer des enseignements pluridisciplinaires, non seulement au niveau master et grande école, mais également en licence, BTS et DUT, ce qui constituerait un total d’environ 3 700 étudiants ciblés. Il espère ainsi accélérer la formation de profils intermédiaires capables de transposer, commercialiser ou utiliser des technologies d’IA.
Un diagnostic indispensable à mi-parcours
Afin de réduire les tensions à l’embauche ainsi que la pénurie de profils, le gouvernement va consacrer 781 millions d’euros à ce plan stratégique, prêt à être déployé sur 5 ans. Cet investissement supplémentaire dans la partie formation témoigne bien de certaines insuffisances de la première phase du plan national de l’IA, lancée en 2018.
Un diagnostic national sera établi en 2022 afin de s’assurer du bon déroulement de ce nouveau plan national et d’évaluer l’impact de cette stratégie sur l’offre de formation initiale. Un portail de recensement de tous les établissements formant à la data science, à l’IA et à la robotique sera également créé.
Il est aussi d’ores et déjà l’heure de penser à une « troisième phase » de ce plan stratégique, qui sera axée sur les besoins des entreprises. Pour Stéphane Roder, « Il manque maintenant une stratégie industrielle. Le défi, c’est le taux d’équipement des entreprises », dit-il. « On peut faire de la recherche, on peut faire de la formation, mais le but ultime, c’est que cela serve à l’industrie pour maintenir son niveau de compétitivité. »
[Via ZDNet.fr]
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